La définition de Confusion mentale


Les caractéristiques de la confusion mentale

La confusion mentale désigne un état psychique pathologique qui se caractérise par:

  • Une obnubilation de la conscience: l'obnubilation est en rapport avec un trouble de l'attention et de la vigilance entraînant une désorganisation importante des activités psychiques volitionnelles et de synthèse. Cette atteinte est plus ou moins profonde, allant du maintien d'une relative efficience intellectuelle jusqu'à un tableau pseudo-démentiel avec stupeur, mutisme et akinésie. Elle s'accompagne souvent d'un état de perplexité anxieuse.

  • Une désorientation spatiale et temporelle: elle est plus ou moins importante. Au minimum, c'est une perte de la reconnaissance topographique, avec impossibilité de se retrouver dans des lieux pourtant familiers, entraînant errance et déambulation. C'est la fugue du confus amnésique, incapable de rentrer chez lui.

  • Un délire onirique hallucinatoire: il s'intrique à la confusion comme le rêve au sommeil. C'est un état confuso-onirique où d'une part, les perceptions sensorielles normales sont émoussées et déformées, donnant des illusions greffées sur ces fausses sensations, et où d'autre part, apparaissent des hallucinations surtout visuelles et parfois auditives, olfacto-gustatives et cénesthésiques. Le délire, entretenu par ces diverses projections oniriques, a des contenus à la fois fantastiques et professionnels. Il s'agit de catastrophes, de bestiaires terrifiants que le malade vit au milieu de la représentation de ses activités quotidiennes, avec une certaine distance, comme une sorte de scénario qui lui échapperait par moments complètement et que, à d'autres moments, il remaîtriserait en partie. Ce qui explique qu'on peut parfois, par une forte stimulation, sortir provisoirement le confus de son délire. Mais, très vite, le patient retombe dans son état confuso-onirique, qui évolue sur un fond d'anxiété permanente avec des paroxysmes de terreur et de pantophobie et un vécu particulièrement dramatique de menace et de sentiment de mort imminente.

  • Une atteinte de la mémoration entraînant généralement une amnésie lacunaire post-confusionnelle: l'atteinte de la mémoire est une amnésie de fixation, un oubli à mesure des faits récents qui explique bien cette désorientation et qui entraîne l'amnésie qui suit généralement la période confusionnelle.

Les causes de la confusion mentale

Il existe plusieurs causes possibles de la confusion mentale:

  • Une infection: la typhoïde, le paludisme, la grippe, les brucelloses, les encéphalites peuvent provoquer une telle confusion, généralement plus stuporeuse que délirante.

  • Une intoxication: l'alcoolisme d'abord avec le classique tableau de delirium tremens, mais aussi les stupéfiants comme le haschisch, la cocaïne, et surtout de nombreux médicaments (amphétamines, barbituriques, benzodiazépines, antidépresseurs et neuroleptiques) peuvent provoquer une confusion mentale. Tous les médicaments psychotropes donnés à des doses trop fortes risquent également de se transformer en agents confusionnants.

  • Les troubles métaboliques et certaines maladies endocriniennes: l'hypoglycémie, l'hyponatrémie, l'hyper ou l'hypocalcémie, la déshydratation ou l'hyperhydratation, l'hyperazotémie, peuvent être à l'origine d'une confusion mentale. Il en est de même pour les maladies endocriniennes comme l'hypocorticisme, le myxodème ou le Basedow.

  • Un dysfonctionnement cérébral: il peut s'agir d'une épilepsie d'abord avec ses confusions post-critiques ou durant un état de mal, des débuts confusionnels d'états démentiels, de tumeurs et d'infarctus cérébraux, de diverses hémorragies cérébro-méningées ainsi que des hématomes extra-duraux et surtout sous-duraux post-traumatiques.

  • La psychose de Korsakov: elle peut revêtir l'aspect d'une véritable confusion mentale chronique.

  • Un traumatisme psychique: les confusions peuvent survenir à l'occasion d'un traumatisme psychique particulièrement violent déclenchant un état émotionnel intense sur une personnalité fragile et prédisposée.

L'histoire de la confusion mentale

La confusion mentale ne peut pas être considérée comme une psychose aiguë d'origine uniquement neurobiologique. Elle est parfois très proche de la bouffée délirante ou de certains accès catatoniques aigus apparaissant au cours d'une évolution schizophrénique.
C'est Louis Delasiauve, qui a introduit, en 1851, le terme de confusion mentale. Puis, en 1895, Philippe Chaslin, l'érigea en véritable syndrome psychiatrique dans son livre sur La confusion mentale primitive. Eugeniusz Minkowski en fait une fine analyse phénoménologique dans son Traité de psychopathologie, en distinguant bien la catégorie du confus de celle du vague (la séparant ainsi de la schizophrénie), et Henry Ey lui assigne un niveau bien spécifique dans sa hiérarchie de la déstructuration de conscience. Aussi, Georges Daumézon y voyait parfois une conduite régressive au cours d'une phase conflictuelle difficile à surmonter chez certains hystériques.
Mais tout cela a été balayé par des préoccupations pragmatiques liées à l'urgence d'un traitement fondé essentiellement sur la recherche de facteurs étiologiques organiques.

Autres termes psychologiques :

Crépusculaire
Confuso-onirique
Raptus
Idiotisme
Oniroïde

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