Localisations des facultés cérébrales

Causeries scientifiques : découvertes et inventions, progrès de la science et de l'industrie

En 1886, par Parville H.

Les phénomènes de l'intelligence sont-ils dus à une action du cerveau dans son ensemble, ou bien chaque sens a-t-il un siège spécial dans l'encéphale?

En un mot, chaque faculté a-t-elle, comme l'affirme Gall, un organe particulier dont elle est tributaire? Dans l'un ou l'autre cas, on admet naturellement un principe animateur général; l'existence de l'âme n'est donc pas mise en jeu.

Tel est, au point de vue général, le sujet du débat auquel ont successivement pris part MM. Lélut, Bouillaud, Piorry, Trousseau, Briquet, Parchappe, Velpeau, Guérin, etc.

Il est parfaitement clair que l'intelligence, bien qu'unique dans son essence, se compose de facultés très diverses. Chaque personne a des tendances parfaitement délimitées; il en est de certaines qui jouissent de facultés spéciales au détriment des autres.

Tout effet nécessitant une cause, il est tout naturel d'admettre qu'à chaque faculté correspond un organe particulier, et que de son développement naît la prédisposition de l'individu. Il en serait ici un peu comme des diverses parties d'une machine. La force l'anime toujours aussi bien, mais l'effet résultant est entièrement dépendant de l'excellence de la construction, du fini et de la perfection des formes.

Donc, en principe, et bien que les éléments de l'intelligence soient étroitement liés, il parait logique d'admettre la localisation relative des fonctions cérébrales.
Base de l'encéphale (représentation datant de 1886).
Que Gall n'ait pas toujours été dans le vrai en assignant telle portion de l'encéphale, telle aptitude intellectuelle, ceci n'a rien à voir avec la réalité de la doctrine.

Si la localisation d'une faculté peut être mise hors de doute, c'est, sans conteste, celle de la mémoire ou des mémoires, car, comme le spécifie très bien Gall, il faut distinguer la mémoire des faits, des noms, des chiffres, etc. L'observation vulgaire a elle-même, depuis longtemps posé comme un fait, que la mémoire est très développée chez les personnes dont la saillie des yeux est prédominante, et qui ont la région frontale inférieure accentuée. Gall a placé en effet le siège de cette faculté dans les circonvolutions antérieures du cerveau.

Depuis 1822, M. Bouillaud a considéré ces mêmes circonvolutions antérieures comme les régions encéphaliques qui régissent l'articulation des mots. Les circonvolutions antérieures sont pour lui les organes législateurs de la parole. .• De nombreuses observations recueillies par ll1M. Au-bertin et Broca ont permis d'aller plus loin et (l'avancer que la troisième circonvolution cérébrale gauche est . • le véritable organe qui préside à la parole.


Utilisation des cookies

carnets2psycho souhaite utiliser des cookies.

Vous pourrez à tout moment modifier votre choix en cliquant sur Gestion des cookies en bas de chaque page.