Le spectre autistique: une organisation cérébrale particulière...

L'autisme est un trouble qui se caractérise par des déficits des interactions sociales et du langage. Il se manifeste dès le plus jeune âge. Par exemple, dès l'âge de 18 mois, certains signes tels que des difficultés à partager ses intérêts avec son entourage (comme pointer le doigt vers un objet), à accrocher son regard, à mobiliser son attention sociale, etc., peuvent commencer à se manifester.

Par ailleurs, l'autisme peut prendre des formes très diverses, si bien que la notion de spectre autistique semble plus appropriée. Néanmoins, il existe un point commun à ces différents troubles autistiques: une organisation cérébrale spécifique qui, selon le contexte, serait plus ou moins favorable. En effet, si certains symptômes sont "négatifs" (champs d'activités retreints, déficit des interactions sociales, communication altérée...), d'autres sont "positifs" (capacités perceptives et mnésiques excellentes, sensibilité sensorielle accrue...).


Quelles sont ces spécificités cérébrales?

Des neuroscientifiques ont mis en évidence diverses anomalies anatomiques chez les autistes. Voici les principales:
Le cerveau des autiste est organisé différemment, notamment l'amygdale, le cervelet, le cortex frontal et le système des neurones miroirs.

  • L'amygdale cérébrale: elle joue un rôle dans la perception et la mémorisation des émotions, ainsi que dans le développement des comportements sociaux. Chez les autistes son volume est parfois supérieur, parfois inférieur à la moyenne.

  • Le cervelet: il joue un rôle dans la coordination des fonctions motrices, ainsi que dans la modulation et l'intégration sensorielle. C'est la partie qui module les perceptions sensorielles qui présente des anomalies. Ces dernières expliquent la sensibilité sensorielle exacerbée des autistes.

  • Le cortex frontal: il joue un rôle dans le contrôle exécutif, c'est-à-dire la capacité de programmer, réguler les actions et les pensées. En somme, les fonctions exécutives permettent de prendre des décisions, de planifier, de coordonner plusieurs actions... L'activité de cette aire cérébrale est réduite chez les autistes et elle est insuffisamment connectée aux aires sensorielles.

  • Le système des neurones miroirs: il joue un rôle dans l'imitation, l'empathie et la compréhension des actions d'autrui. Ce système cérébral serait perturbé chez les autistes.

  • Une hyperactivité locale: l'information, au lieu d'être échangée entre les aires cérébrales éloignées, resterait localisée. Cette localisation produirait une hyperexitabilité et une hyperréactivité de certaines zones bien précises du cerveau.

Ces différentes anomalies cérébrales expliqueraient la plupart des comportements autistiques, et notamment la tendance à s'isoler pour se protéger d'une activité sensorielle trop intense.


Inspiré des travaux de Tiziana Zalla.

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