L'appât du gain, plus fort que le gain !

L'espoir d'une richesse future est nécessaire pour entreprendre des projets à long terme. Il peut même nous inciter à prendre quelques risques et à accomplir un dur labeur pendant des années, avant que ces travaux ne deviennent rentables.


Mais une fois le profit généré, la satisfaction est-elle au rendez-vous?

L'aboutissement de tels projets et les profits financiers qui en découlent apportent effectivement une satisfaction. L'attente d'un profit financier est plus excitant et plaisant que l'acquisition de ce profit.D'ailleurs, des études ont montré que l'obtention d'un gain active deux principales régions cérébrales : le centre des émotions du cerveau (l'amygdale cérébrale) et le circuit de récompense (notamment le noyau accumbens), responsable de la sensation de plaisir.

Pourtant, cette satisfaction ne semble pas totale car la soif d'en obtenir toujours plus refait rapidement surface. On peut le constater, par exemple, chez les gagnants du Loto : la majorité d'entre eux continue à miser à la loterie après un gain considérable. Ainsi, l'anticipation d'un profit générerait également une part d’excitation et de plaisir.
C'est en tout cas ce que constatent certains neuroscientifiques. Plus précisément, les recherches qu'ils ont mené sur ce sujet révèlent que l'anticipation d'un profit financier active davantage les neurones du circuit de récompense, responsable de la sensation de plaisir, que l'obtention de ce profit.
Ainsi, la perspective de gagner de l'argent procure plus de plaisir que l'acquisition de cette fortune !


Le fait d'avoir conscience de ce défaut d’appréciation peut-il diminuer l'envie de nous projeter dans un futur prétendument meilleur?

Les études menées par des psychologues montrent que les jeunes adultes ont tendance à penser que le gain obtenu sera encore plus stimulant que son anticipation. Ces derniers sous-estiment l’excitation que leur procure la perspective d'un gain d'argent. En revanche, avec le temps et l'expérience, les adultes alors plus âgés (généralement après 40 ans), prennent conscience que la perspective du gain a un effet au moins aussi puissant que sa réalisation.
Et pourtant, malgré cette prise de conscience, l'envie de gagner toujours plus persiste!


Inspiré des travaux de Brian Knutson et de Lisbeth Nielsen.

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