La douleur : sensation ou émotion ?

Certaines personnes sont capables de contrôler leur douleur mentalement. C'est notamment le cas des fakirs, mais aussi d'un certain homme: Dennis Rogers, qui, grâce à cette capacité, parvient à mobiliser une force extraordinaire. Par exemple, il a réussit à empêcher deux avions de chasse de décoller dans deux directions opposées, en les retenant à mains nues! Ou encore, il a retenu quatre motos Harley-Davidson débridées simplement avec des sangles qu'il maintenait dans sa bouche!
Ces exploits semblent bien s'expliquer par une capacité à supporter des niveaux de douleur extrêmement élevé. Non pas parce que son corps est insensible à la douleur, mais parce qu'il parvient à la contrôler mentalement, ou plus précisément, il parvient à l'ignorer.


La douleur ne serait donc qu'une histoire d'attention?

L'attention que nous accordons à la douleur semble effectivement jouer un rôle essentiel dans la douleur effectivement perçue. En effet, plus nous focalisons notre attention sur une douleur, plus celle-ci sera ressentie de façon intense.

D'ailleurs, le simple fait de se focaliser sur un événement douloureux imminent amplifie déjà la perception de la douleur. En effet, une expérience à montré qu'une région cérébrale spécialisée dans la perception consciente des émotions et de la douleur (l'insula antérieure) s'active lorsque l'on se trouve, par exemple, sous la menace d'un objet contondant. Il en est de même lorsqu'on regarde une personne se faire infliger des traitements douloureux. En effet, nous ressentons une part de sa douleur par empathie.


La douleur serait donc davantage une émotion qu'une sensation?

La sensation de douleur varie selon l'attention, l'humeur et les circonstances. Cela laisse penser que la douleur se rapproche plus d'une émotion que d'une pure sensation.

La réalité virtuelle mettant en scène un environnement glacé permet aux grands brûlés d'apaiser leur douleur.Aussi, il est possible de créer des illusions d'antidouleur ou de douleur. Et c'est effectivement le cas. Par exemple, une réalité virtuelle mettant en scène un environnement glacé semble soulager plus efficacement les douleurs des grands brûlés que la morphine.
A l'inverse, une grille thermique factice, alternant une barre froide et une barre chaude provoque la sensation d'une douleur intense à celui qui pose sa main dessus. Pourtant, la grille est à température ambiante. Mais les régions du cerveau contrôlant la sensation de chaud et de froid sont perturbées par cette illusion, et envoient des signaux de douleur sans qu'aucun stimulus douloureux ne soit émis par le corps.

Cela prouve que la douleur ressentie ne reflète pas forcément la réalité, et que par conséquent, elle peut être régulée mentalement, à l'instar d'une émotion.


Inspiré des travaux de Stephen Macknik, de Susana Martinez-Conde, de Arthur Craig et de Henrik Ehrsson.

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