Hommes-femmes : à compétence égale, salaire inégal...

L'inégalité salariale entre les hommes et les femmes subsiste encore aujourd'hui.En moyenne, pour un même travail et à compétence égale, les femmes sont moins bien rémunérées que les hommes. Cette inégalité s'explique le plus souvent par une organisation sociale privilégiant le pouvoir aux hommes.
Mais si cette interprétation est juste, elle n'est pas pour autant exhaustive. En effet, des études récentes mettent en avant une autre cause de cette inégalité salariale.


Quelle est l'autre explication de cette inégalité?

Il semblerait que, contrairement aux hommes, les femmes soient réticences à négocier leur salaire. Par exemple, une étude menée chez des étudiants américains venant d'obtenir un diplôme prestigieux, a montré que seulement 7% des femmes ont négocié leur salaire lors de leur premier entretien d'embauche, contre 57% des hommes. Et il en est de même par la suite. En effet, les femmes sont beaucoup moins nombreuses que les hommes à solliciter des augmentations au cours de leur carrière.
Ainsi, ce comportement typiquement féminin explique, d'une part, la différence de rémunération entre les hommes et les femmes dès le début de leur carrière, et d'autre part, l'écart de salaire de plus en plus important au fil du temps entre les deux sexes.


Les femmes n'ont donc qu'à s'en prendre à elles-même si elles sont moins bien payées que les hommes?

A vrai dire, le problème est plus complexe qu'il n'y paraît. En effet, plusieurs facteurs peuvent expliquer cette difficulté que semblent éprouver les femmes à négocier:

  • Cette réticence des femmes à la négociation ne doit pas être généralisée. En effet, lorsqu'il s'agit de défendre leur entreprise, les femmes s'avèrent tout à fait compétentes pour négocier. En fait, les femmes semblent éprouver plus de scrupules à négocier avec leur collègues qu'avec leurs clients. Aussi, elles semblent plus sensibles aux conflits qu'elles pourraient provoquer au sein de l'entreprise. En somme, les femmes se montrent globalement plus coopératives et plus collectivistes que les hommes. Ces derniers tendent, au contraire, à adopter une démarche plus compétitive et individualiste.

  • Les femmes qui négocient ou qui contestent ont tendance à être mal perçues dans la société. En effet, des études ont montré que les recruteurs sont plus réticents à collaborer avec une femme qui a tenté de négocier son salaire. Au contraire, la tentation de négociation salariale amorcée par un homme tend à être valorisée car elle traduit un désir de compétition. Mais cette tendance s'observe au-delà du monde du travail. Par exemple, une autre recherche a révélé que lors de l'achat d'une voiture, les vendeurs plaçaient la négociation du prix de vente plus haut lorsqu'ils avaient affaire avec une femme, qu'avec un homme. Ainsi, les femmes semblent défavorisées dès le départ. De fait, elles éviteraient peut-être les négociations sachant qu'elles risquent fort de tourner à leur désavantage.

  • Ce déséquilibre et cette mauvaise image de la femme négociatrice tend à disparaître lorsque les négociations se déroulent dans un groupe composé uniquement de femmes. En effet, face à un employeur du même sexe, les femmes n'hésitent plus à négocier leur salaire, et s'avèrent même plus performantes en négociation que leurs homologues masculins.

Finalement, si les femmes rechignent à négocier leur salaire, c'est peut-être aussi parce qu'il subsiste dans notre société des inégalités de traitement entre les deux sexes. Heureusement, celles-ci tendent à disparaître progressivement pour faire place à une véritable parité hommes-femmes.


Inspiré des travaux de Nicolas Guéguen, de Linda Babcok, de Muriel Nierdele, de Fiona Greig, de Ian Ayres, et de Hannah Riley Bowles.

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