L’estimation du temps : une étonnante capacité !

Afin d'expliquer notre capacité à estimer le temps, les chercheurs en psychologie supposent que nous possédons une horloge interne.Contrairement à chacun de nos cinq sens (la vue, l'odorat, le goût, l'ouïe et le toucher) nous ne possédons pas d’organe dévolu au traitement du temps. C'est pourquoi l’estimation du temps reste un processus assez mystérieux que les psychologues et neuroscientifiques ne cessent d’étudier.

Sur ce point, les chercheurs supposent que notre cerveau est doté d'un système fonctionnant comme une horloge interne. Celle-ci émettrait des pulsions de façon régulière, à l'instar des tic-tacs d'une horloge classique. Ainsi, lorsque nous évaluons une durée, notre cerveau compterait le nombre d'impulsions accumulées durant ce laps de temps.


Peut-on vraiment se fier à notre estimation du temps?

A vrai dire, pas tellement. En effet, l'évaluation du temps est d'autant plus difficile que de nombreux facteurs perturbent nos jugements temporels. Selon les contextes ou selon notre humeur, le temps semble s'allonger ou au contraire, se raccourcir. Ce phénomène est appelé l'illusion temporelle. Nous l'avons d'ailleurs tous déjà constaté.
Par exemple, lorsque nous avons peur ou que nous sommes stressés, le temps paraît s’écouler plus lentement que d'habitude. Dans ces moments, notre horloge interne s'accélère : le rythme d'impulsions augmente. Le nombre d'impulsions étant plus grand, le temps est alors jugé plus long.
Au contraire, lorsque nous somme pris par une activité passionnante, le temps semble s'accélérer. En effet, détourner son attention du temps perturberait le comptage des impulsions de l'horloge interne. Certaines impulsions ne seraient pas prises en compte. L'accumulation d’impulsion étant plus petite, le temps est jugé plus court.


Notre perception du temps se modifie-t-elle également avec l'âge?

En vieillissant, nous avons également le sentiment que le temps passe plus vite. Plusieurs hypothèses sont évoquées pour expliquer ce phénomène.
Sur le plan neurologique, cela résulterait d'un ralentissement général de l'activité du système nerveux.
Sur le plan psychologique, cette sensation que le temps s'accélère avec l'âge pourrait s’expliquer par le fait qu’en vieillissant, nous avons tendance à accorder moins d'attention au temps. En effet, à l'adolescence, nous avons hâte d’être libres et indépendants et nous portons par conséquent une grande importance au temps qui passe. En revanche, en vieillissant, nous essayons plutôt de nous en détourner, de ne plus y penser.


L'estimation du temps peut-elle être aussi perturbée par des troubles mentaux?

De récentes études montrent que certaines maladies mentales perturbent le sens du temps. Étant donné que l’estimation du temps dépend de l'état d'esprit, il n'est pas surprenant que la perception du temps soit perturbée dans de nombreuses maladies mentales : les altérations des fonctions cognitives et les détresses émotionnelles auxquelles elles sont associées provoquent une surestimation temporelle.
D'ailleurs, la surestimation du temps est interprétée comme un indicateur de détresse psychologique. Lorsqu'une personne pense que la vie n'a pas de sens, elle éprouve une grande détresse et un vide existentiel qui la conduisent à se focaliser sur le temps qui passe.


Inspiré des travaux de Sylvie Droit-Volet et de Marc Wittmann.

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