Le bonheur linguistique

On peut se demander si les langues sont vraiment neutres sur le plan émotionnel, ou si, au contraire, elles tendent à être naturellement optimistes ou pessimistes? C'est en tout cas la question que se sont posés plusieurs chercheurs...
Aussi, après avoir analysé une dizaine de langues à partir d'une grande quantité de mots tirés d'internet, de livres, de la télévision, de chansons, etc... ces scientifiques ont constaté que le contenu émotionnel de toutes les langues à travers le monde est teinté d'optimisme!


Quelles sont les langues les plus optimistes?

L'étude menée a porté sur les dix langues les plus parlées au monde (l’anglais, l’espagnol, le français, l’allemand, le coréen, le chinois, le russe, le portugais brésilien, l’indonésien et l’arabe égyptien). Plus précisément, les chercheurs ont analysé la connotation positive ou négative des 10 000 mots les plus utilisés dans chacune des langues.L'espagnol est la langue la plus optimiste, tandis que le chinois apparaît comme la moins optimiste. Quant au français, il se situe dans la moyenne.

Ainsi, après avoir évalué sur une échelle de 1 à 9 la connotation positive de chaque mot (1 signifiant une connotation très malheureuse, 9 une connotation très heureuse, et 5 une connotation neutre), ils ont pu comparer, d'une langue à l'autre, le nombre de termes exprimant des émotions positives ou négatives.

Les résultats montrent que l'espagnol est de loin la langue la plus optimiste, tandis que le chinois semble être la langue qui exprime le moins d'émotions positives. Quant au français, il se situe dans la moyenne...


Que révèle ce biais de positivité des langues humaines?

Tout d'abord, il est important de souligner que ce biais d'optimisme est observé dans toutes les communications humaines, même lorsque les messages sont porteurs de mauvaises nouvelles! Cela montre combien l'être humain, à travers le langage, ne peut s'empêcher d'exprimer un certain optimisme. Autrement dit, c'est un peu comme si une inoxydable quête du bonheur se dévoilait en filigrane à travers le langage. D'ailleurs, ce biais d'optimisme nous incite, de façon générale, à surestimer la probabilité d'un événement heureux.

Finalement, cet optimisme à toute épreuve apparaît fondamental chez l'homme, d'une part, parce qu'il se retrouve dans toutes les langues, et d'autre part, parce qu'il disparaît chez les grands dépressifs.


Inspiré des travaux de Peter Sheridan Dodds, Eric Clark, Suma Desu, Morgan Frank, Andrew Reagan...

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