Faut-il succomber à la vengeance ?

La vengeance est une réaction naturelle, mais qui peut devenir nocive pour la santé si ce ressentiment perdure.Le désir de vengeance est un sentiment universel et ancestral. En effet, depuis la nuit des temps, l'homme a toujours cherché à se défendre, ou à défendre son groupe, en cas d'agression. Car ne pas se venger, c'est risquer d'être perçu comme une proie sans défense.
Mais cela était surtout vrai pour les premières sociétés humaines qui vivaient selon des règles familiales et clanique...


La vengeance reste-t-elle nécessaire malgré tout?

Juste après avoir été offensé, vouloir se venger est une réaction naturelle. D'ailleurs, une personne dépourvue de ressentiment après avoir été agressée manquerait certainement de respect pour elle-même.
Cependant, ce désir de vengeance peut devenir nocif s'il perdure. En effet, un ressentiment durable génère un mal-être et une tension permanente. En outre, la victime risque de s'enfermer dans des ruminations permanentes, l'empêchant ainsi d'aller de l'avant. Sans compter qu'une personne qui cherche à se venger est inquiétante et risque d'éloigner ses proches.

Par ailleurs, plusieurs facteurs favorisent l'émergence de pensées rancunières durables:

  • Le stress post-traumatique: des études ont montré que le désir de vengeance est fortement lié à une tendance dépressive et à un niveau élevé de stress post-traumatique.
  • La blessure narcissique: les personnes particulièrement narcissiques supportent très mal les offenses et tendent à manifester un fort désir de vengeance.
  • La difficulté à gérer émotionnellement son ressentiment: cette difficulté peut conduire à des stratégies de vengeance désastreuses, au point de conduire la victime à commettre un homicide et finir en prison.

Alors est-il préférable de pardonner?

Le pardon semble effectivement plus avantageux pour tout le monde. D'ailleurs, de nombreuses études ont montré que nous nous sentons apaisés après avoir pardonné, et qu'il est alors plus facile de tourner la page.
Cependant, il est parfois très difficile de pardonner. Plus précisément, plusieurs composantes semblent peser particulièrement lourd dans le choix (ou la capacité) de pardonner. Parmi ces facteurs, on peut citer:

  • La présence de remords ou d'excuses de la part de l'agresseur.
  • La gravité des conséquences: elle inclut notamment la souffrance endurée.
  • La proximité avec l'offenseur: l'existence ou non d'un lien affectif entre l'offenseur et la victime est important dans le choix, voire le besoin, de pardonner.


Inspiré des travaux d'Etienne Mullet, de Robert Axelrod et de Judy Eaton.

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