La psychologie des traders

Les krachs boursiers s'expliquent en partie par des facteurs psychologiques (émotions, instinct, etc...) et non uniquement par une conjecture économique.Lorsque la bourse s’effondre, on peut être surpris par la stabilité de la conjecture économique dans laquelle une telle catastrophe est survenue. En effet, si l'on considère le contexte économique les krachs boursiers, comme par exemple celui du 21 janvier 2008, il est étonnant de constater que la bourse de Francfort se soit effondrée dès l'ouverture, alors que l'indice allemand des cotations boursières était à un bon niveau et que ce jour était férié aux Etats-Unis.
En fait, les fluctuations de la bourse ne reposeraient pas seulement sur des facteurs économiques, elles dépendraient également de la psychologie des traders...


Quels sont les facteurs psychologiques qui influent sur les décisions des investisseurs?

Voici donc les principaux facteurs psychologiques à l'origine de certaines décisions irrationnelles des spéculateurs, et qui par conséquent, expliquent, en partie, les grandes fluctuations boursières:

  • La préférence nationale: des études ont révélé que les investisseurs préfèrent leur propre pays, alors qu'il est recommandé de diversifier ses titres afin de maîtriser le risque de pertes et d'optimiser les gains. Plus précisément, les chercheurs ont montré que lorsque les personnes choisissent des fond étrangers, les zones du cerveau associées à la peur (l'amygdale et l'hippocampe) s'activent plus fortement que lorsqu'elles choisissent des fonds de leur propre pays.

  • L'instabilité émotionnelle: des études ont montré que la fluctuation des émotions, et notamment le stress, perturbe les prises de décisions économiques rationnelles et optimales. Plus précisément, des recherches ont révélé que les individus dépourvus d'émotions (suite à des lésions cérébrales) font des choix économiques plus risqués, mais plus rentables. Pourtant, d'autres études ont montré que lors de transactions risquées, même les investisseurs professionnels ont un niveau de stress élevé, ce qui laisse supposer que leurs prises de décision ne sont pas toujours rationnelles.

  • La myopie boursière: la peur de perdre de l'argent (ou aversion aux pertes) rend myope; c'est-à-dire que pour éviter des pertes immédiates, les traders tendent à se priver des gains ultérieurs importants. Ainsi, ils tendent à se débarrasser des titres perdants à court terme, mais rentables à long terme. Le plus étonnant est que cette myopie boursière est plus prononcée chez les professionnels de la bourse que chez les novices.

  • La pression du groupe: de nombreuses étude ont montré que l'homme parvient difficilement à résister à la pression du groupe, et de ce fait, les traders se laissent facilement influencer dans leurs décisions d'investissement. En outre, la panique se transmet assez facilement entre les spéculateurs.

Le cours de la bourse reposerait donc sur des décisions instinctives et émotionnelles?

Les émotions telles que la peur, ainsi que l’instinct grégaire de l'homme (le conformisme, mais aussi la peur du risque ou le désir de récompense), joueraient effectivement un rôle notable dans les prises de décisions des spéculateurs boursiers. Mais heureusement, ces facteurs psychologiques, même s'ils ne sont pas à négliger, ne déterminent pas à eux seuls les turbulences boursières.


Inspiré des travaux de Markus Reiter, de Peter Kenning, de Brett Steebarger, de Antonio Damasio, de Michel Haigh, et de Salomon Asch.

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