Poussé par un besoin d'équité...
Sommes-nous plutôt altruistes ou plutôt égoïstes? Difficile de répondre à cette question... On pourrait dire que tout dépend de la situation, ou plus précisément, tout dépend de la satisfaction de notre besoin d''équilibre éthique.
En effet, il semble que nous cherchons, en permanence et de façon inconsciente, à équilibrer nos sentiments altruistes et égoïstes. Ce phénomène est appelé licence morale.
Ce besoin d'équilibre étique guiderait nos comportements?
La licence morale influe effectivement sur nos attitudes altruistes et égoïstes. Selon que notre besoin d'équilibre éthique soit satisfait ou non, nous sommes enclins à agir de façon plutôt égoïste ou plutôt altruiste afin de rétablir l'équilibre.
Par exemple, après une bonne action, il semble que nous éprouvons, pendant un certain temps, une satisfaction altruiste. Et durant ce laps de temps, notre tendance à adopter des comportements prosociaux serait réduite. Il semble même que durant cette période, nous sommes plus enclins à privilégier notre intérêt personnel et à nous montrer égoïste.
En somme, nous tiendrions, de façon inconsciente, un décompte de la valeur morale de nos actions et le moindre déséquilibre nous inciterait à nous montrer soit altruiste, soit égoïste.
Est-ce seulement en fonction de nos propres actions que nous ajustons nos obligations morales?
Eh bien, non! En plus du sentiment moral de notre comportement, nous sommes également sensible à celui d'autrui. En d'autres termes, nous sommes également sensibles au sentiment de justice. Et à l'instar de notre besoin d'équilibre éthique, nous adaptons notre attitude en fonction de la satisfaction ou non de notre besoin d'équité.
En effet, il s'avère que, suite à une situation injuste, nous sommes enclins à agir de façon égoïste et à nous venger, même si cela nous coûte. Et vice versa: une action bienveillante envers nous nous pousse à rendre la pareille et à faire preuve de gratitude.
Ces deux tendances sont nommées respectivement réciprocité négative et réciprocité positive. Certains préfèrent la première, d'autres la seconde. Mais il semble que la réciprocité positive soit la meilleure stratégie. En effet, à long terme, les personnes de cette catégorie semblent plus heureuses et entretiennent des relations sociales plus stables.
Inspiré des travaux de Sarah Zimmermann, de Sonya Sachdeva et de Emily Zitek.