La définition de Schème

Un schème désigne une structure prototypique qui rassemble des cycles d'action, ou des objets, des événements, qui diffèrent entre eux mais sont considérés équivalents par un individu donné.


Les caractéristiques du schème

De très nombreux auteurs utilisent la notion de schème. Certains, comme Jean Piaget, l'associent à des contenus très divers. D'autres limitent son usage à l'évolution d'une trace mnésique, à la construction d'une représentation imagée. Toutefois, on retrouve chez tous les caractéristiques suivantes:

  • Un schème est une structure dynamique qui se construit au cours de répétitions nombreuses d'actions ou de perceptions et qui évolue en fonction de nouvelles expériences.
  • Un schème est un plan, un programme d'activités motrices observables et d'activités inférentielles et comparatives non observables.
  • Un schème ne retient que les traits essentiels qui définissent sa forme, les relations spatiales et temporelles entre ses constituants, et son fonctionnement.

La construction d'un schème va dans le sens d'une simplification qui prend la forme d'une régularisation ou, au contraire, d'une exagération des traits caractéristiques. Le schème est l'équivalent sensori-moteur ou figural du concept logique.


Le schème selon Piaget

Dans la théorie de Piaget, le schème désigne une totalité organisée qui se construit par tâtonnement et par assimilation d'éléments nouveaux à un schème antérieur, et qui se conserve en fonctionnant par simple répétition suivie de généralisation. Le schème est susceptible d'accommodation à une nouvelle situation. Aussi, en s'associant et en se coordonnant, les schèmes forment des systèmes de plus en plus complexes à structure hiérarchique.
Dans la plupart des œuvres de Piaget, la notion de schème se retrouve associée à des contenus très divers (schème réflexe, sensorimoteur, perceptif, opératoire, schème de l'objet permanent, etc...), mais c'est avant tout un schème d'action.


Le schème réflexe

Le schème réflexe est un mécanisme physiologique héréditaire qui fonctionne dès la naissance, soit spontanément, du moins en apparence, soit sous l'effet d'une stimulation directe, observable. Aussi, les schèmes réflexes présentent une plasticité qui les distingue d'autres réflexes présents dès la naissance. En effet, l'exercice les perfectionne puis entraîne peu à peu une adaptation au milieu extérieur et finalement leur transformation en schèmes sensori-moteurs.
Parmi les schèmes réflexes, Piaget cite la succion, l'agrippement, les réactions posturales, les cris et vocalisations. On pourrait ajouter à cette liste des comportements très précoces comme le geste d'atteinte ou approche manuelle, le recul de la tête en réponse à l'expansion d'un stimulus visuel, qui ont fait récemment l'objet de nombreuses recherches.


Le schème sensori-moteur

Le schème sensori-moteur est un ensemble d'actions effectives constituant l'équivalent moteur d'un système de classes et de relations. Piaget décrit des schèmes sensorimoteurs primaires et secondaires, qui s'actualisent sous forme de réactions circulaires primaires, secondaires et tertiaires. Par ailleurs, Piaget emploie souvent indifféremment les termes de schème et de réaction circulaire. Peut-être est-ce dû au fait que, si l'observateur peut distinguer la structure qu'est le schème de la conduite observable qu'est la réaction circulaire, cette différenciation n'existe pas pour le nourrisson.
Un schème sensori-moteur primaire dérive directement d'un schème réflexe, par intégration à ce dernier d'éléments jusqu'alors indépendants de celui-ci, grâce à un exercice fonctionnel adaptatif. Les schèmes sensori-moteurs secondaires s'élaborent par assimilation réciproque de schèmes primaires mis en présence. C'est le cas, par exemple, des schèmes de regarder et de prendre en main un objet qui donnent naissance au nouveau schème de prendre ce qu'on regarde. Au stade 4 de l'intelligence sensori-motrice, les schèmes secondaires deviennent mobiles et souples. Ils peuvent alors se coordonner mais aussi se dissocier en schèmes de moyen et en schème de but. Enfin, une distinction s'opère entre le schème principal, qui procure un but à l'action, et des schèmes auxiliaires, qui interviennent au fur et à mesure, tout en demeurant subordonnés au schème principal qui est appelé à systématiser l'ensemble de ces schèmes en une nouvelle unité.
Le schème sensori-moteur apparaît successivement sous trois grandes formes:

  • Les rythmes en sont les formes initiales observées dans les mouvements spontanés et globaux.
  • Les régulations contrôlent, par tâtonnement, le fonctionnement des premiers schèmes. Les réactions circulaires forment une transition entre les rythmes et les régulations qui atteignent une semi-réversibilité par l'effet rétroactif des corrections successives.
  • Un début de réversibilité en action est à l'oeuvre dans la constitution du groupe des déplacements et des invariants de groupe (par exemple, le schème de l'objet permanent).

Le schème perceptif

Selon Piaget, le schème perceptif est le « produit d'activités perceptives de transports et de transpositions spatio-temporels tels que, en présence d'objets analogues ou identiques, l'individu se livre aux mêmes formes d'exploration et de mises en relation, ce qui le conduit à la recognition ». Une fois le schème bien établi, l'exploration effective n'est plus indispensable et la reconnaissance se fait de façon immédiate, même lors d'une présentation tachistoscopique. Par ailleurs, les schèmes perceptifs comportent des aspects déformants aussi bien que des aspects compensatoires.
Piaget distingue deux sortes de schèmes perceptifs:

  • Les schèmes géométriques: ils correspondent aux bonnes formes secondaires, acquises grâce à une activité perceptive de mise en relation de propriétés, telles que les proportions simples, avec une prédominance des équivalences et des symétries. Piaget oppose ces bonnes formes secondaires aux bonnes formes primaires résultant d'effets de champ.

  • Les schèmes empiriques: ils sont de bonnes formes significatives dont la prégnance est en partie fonction du nombre des objets antérieurement perçus. Produits d'activités perceptives de transports et transpositions temporels, les schèmes empiriques assurent la liaison entre l'image perceptive et la représentation d'objets significatifs. Ils permettent l'identification des objets familiers.

Autres termes psychologiques :

Schématisation
Circulaire
Magicophénoménisme
Équilibration
Polarisation

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