La définition de Relation d'objet

En psychanalyse, la relation d'objet désigne la relation de l'individu à son entourage, qui serait parallèle au développement pulsionnel et dont la prise en compte permettrait de dépasser une approche uniquement centrée sur l'individu.


La relation d'objet selon Freud

Bien qu'on trouve chez Sigmund Freud le terme de relation d'objet, il n'en a jamais proposé de théorie explicite. Ce sont quelques-uns de ses élèves, directs ou indirects, qui en ont systématisé l'emploi.
Freud, dans les premières éditions des Trois essais sur la théorie sexuelle (1905), avait semblé en faire la forme quasiment exclusive prise par le développement libidinal dans l'enfance. Il l'avait ensuite rectifiée dans les éditions ultérieures: un enfant de 3 à 5 ans est tout à fait capable de choix d'objet. Entendons que sa pulsion sexuelle peut se tourner vers une personne de l'entourage et s'y attacher de manière forte, même si, bien sûr, elle ne trouve pas les modes de réalisation de l'âge adulte.


L'amour d'objet primaire

Michael Balint va systématiser ce type d'observations. Il l'étend en particulier à un âge très précoce, où il va situer ce qu'il appelle l'amour d'objet primaire. Celui-ci, qui remonte aux toutes premières années de la vie, ne peut généralement pas être retrouvé par la mémoire. Mais il fait retour dans le transfert, à certains moments de la cure, sous la forme d'un violent désir d'être aimé.
L'amour d'objet primaire, constituant la toute première relation d'objet, aurait en effet pour but d'être aimé et satisfait sans rien avoir à donner en retour. En ce sens, il est passif, même si l'individu peut déployer une grande activité pour arriver à ses fins. Par ailleurs, parfaitement égoïste, il est en même temps réciproque puisque la mère elle-même, à cette étape précoce, traite l'enfant comme sa chose, comme s'il n'avait ni vie ni intérêt personnels.
Par ailleurs, Balint consacre travaux aux différentes formes de la relation d'objet et, notamment, à ce qu'il appelle l'amour génital.


La systématisation du terme de la relation d'objet

Une fois systématisé, ce thème de la relation d'objet va être repris par de nombreux auteurs. Par exemple, Maurice Bouvet en fait un concept central de ses travaux (La relation d'objet, 1967). Dans ce type d'élaborations, il s'agit de présenter, parallèlement aux stades libidinaux proprement dits, les modes relationnels qui sont propres à chacun de ces stades. Par exemple, corrélativement au stade oral, on peut concevoir une relation d'objet orale, centrée sur l'incorporation, qui aurait une part dominante tant dans le rapport à la réalité que dans le fantasme.
Dans les névroses, il y aurait régression à une relation d'objet prégénitale. Cette conception est assez normative en tant qu'elle oppose prégénitaux, qui ont un moi faible, et génitaux, qui ont un moi fort, mauvaise et bonne relation à l'objet ou, encore, distance adéquate et distance inadéquate à l'objet.


La relation d'objet selon Lacan

Le terme de relation d'objet continue aujourd'hui à être utilisé par les psychanalystes. Cependant, en France, et partout où l'œuvre de Jacques Lacan a eu quelque influence, il a dû être sérieusement remis en question. En effet, il fait glisser assez facilement dans une conception adaptative, qui cherche à distinguer, dans l'environnement de l'individu, l'objet qui serait adéquat, le bon objet.
Lacan a pu souligner que, dans l'ordre qui concerne d'abord la psychanalyse, celui des pulsions sexuelles et de leurs destins divers, il n'y a rien qui puisse être conçu comme susceptible de s'adapter de cette manière. Quant à l'objet, il est avant tout déterminé par des coordonnées langagières quand il ne se confond pas lui-même avec un signifiant.

Autres termes psychologiques :

Ambivalence
Causalité
Enveloppement
Incorporation
Autoérotisme

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