La définition de Psychochirurgie

La psychochirurgie désigne une méthode de traitement des troubles mentaux par intervention chirurgicale sur le cerveau.


L'histoire de la psychochirurgie

C'est le neurologue portugais Egas Moniz qui, en 1935, est à l'origine de la psychochirurgie. En 1949, Moniz obtient le prix Nobel pour sa découverte de l'action thérapeutique de la leucotomie préfrontale dans certaines psychoses. Relayée par des auteurs anglo-saxons comme Walter Freeman et James Watts, la méthode va être utilisée assez largement dans les années 1940, puis connaître un déclin progressif à l'arrivée des traitements médicamenteux.
Récemment, le perfectionnement des techniques (notamment le repérage stéréotaxique) a rendu les opérations moins mutilantes, ce qui permet à la méthode de rester utilisée (quoique rarement de nos jours) malgré les problèmes éthiques qu'elle pose.


Les indications de la psychochirurgie

Les indications de la psychochirurgie sont à porter sur quatre critères essentiels:

  • Le caractère extrêmement invalidant des troubles.
  • Une longue durée d'évolution de la maladie et l'absence d'espoir d'amélioration spontanée.
  • L'échec ou l'impossibilité de tous les autres traitements.
  • L'affection en cause doit être une bonne indication de la psychochirurgie.

La névrose obsessionnelle, la mélancolie et, à moindre degré, la manie chronique et la schizophrénie paranoïde bénéficient de cette méthode. Elle est également utilisée dans les états d'agitation irréductible chez des épileptiques et des oligophrènes.
L'appréciation des résultats de la psychochirurgie est très difficile. En effet, peu d'études précisent les critères de succès ou d'échec et l'évaluation objective des séquelles cognitives et affectives éventuelles. L'altération de la personnalité (pouvant réaliser au maximum le classique syndrome frontal) a beaucoup diminué avec la limitation des lésions. Elle reste un des reproches essentiels faits à cette méthode, même si certains font remarquer qu'une modification de la personnalité rendant possible une meilleure adaptation est le but commun à tous les traitements psychiatriques.


Les problèmes éthiques

Certains régimes ont été soupçonnés de lobotomiser leurs adversaires politiques. D'autres ont proposé la psychochirurgie à des délinquants sexuels agressifs comme alternative à l'emprisonnement. D'une façon générale, un abus d'utilisation est fait à chaque fois qu'interviennent d'autres considérations que l'intérêt strict du patient. Ces abus, s'ils ne remettent pas en cause le principe même de la méthode, montrent quelle prudence extrême elle impose.
A contrario, Henri Ey a pu dénoncer l'abstentionnisme agressif de ceux qui refusent a priori un traitement dont le patient pourrait tirer un bénéfice majeur. Toujours est-il que la légitimité même de la psychochirurgie reste discutée. En effet, la création d'une lésion organique dans une maladie fonctionnelle, caractère irréversible, est une intrusion destructrice et aveugle dans ce qui fait l'essence même d'un homme.

Autres termes psychologiques :

Lobotomie
Cingulum
Fourier
Cosinor
Appariement

Utilisation des cookies

carnets2psycho souhaite utiliser des cookies.

Vous pourrez à tout moment modifier votre choix en cliquant sur Gestion des cookies en bas de chaque page.