La définition de Langage

De manière générale, le langage désigne un comportement manifestant une intention communicative. Ainsi, l'information transmise est liée à la capacité du destinataire à déchiffrer le code plus ou moins symbolique utilisé pour communiquer l'information. Dans ce sens, il est possible de dire que certains animaux utilisent un langage. De même, on utilise parfois le terme langage à propos de phénomènes sociaux tels que la tenue vestimentaire, etc...


Le langage humain

Le langage désigne également la capacité spécifiquement humaine qui consiste à communiquer à l'aide de signes vocaux (ou écrits) organisés en systèmes, appelés langues. Cela suppose l'existence d'une fonction symbolique, d'un appareil phonatoire et de centres nerveux spécialisés. Aussi, en tant que systèmes, les langues obéissent à des règles de composition de nature phonologique, morphologique, syntaxique, sémantique et pragmatique qui limitent les possibilités de la combinatoire à chacun des niveaux de structuration. Ces règles varient considérablement selon les langues. Les grammaires sont des modèles plus ou moins formels de la combinatoire propre à chaque langue. La maîtrise et l'acquisition de la grammaire d'une langue naturelle est un processus progressif dans lequel interviennent des stimulations du milieu. Aussi, certains linguistes comme Noam Chomsky défendent l'idée que l'enfant naît avec un équipement nécessaire pour l'acquisition non pas d'une langue particulière, mais du langage en général. Dans cette optique, la notion de langage est inséparable de l'hypothèse d'une grammaire universelle sous-jacente à toutes les langues humaines. Le terme langage est donc utilisé, dans ce cadre, pour désigner les traits organisationnels communs aux différentes langues, traits dont la maîtrise serait inscrite dans le développement biologique de l'espèce humaine.
Par ailleurs, la capacité de parler et la maîtrise d'une langue sont intimement liées à la pensée. En effet, le langage fournit des catégories qui permettent de conceptualiser l'expérience et de la socialiser. Dans ce sens, le langage est beaucoup plus qu'un simple outil de communication et son étude s'avère bien souvent difficile à séparer de celle de la cognition.


L'approche sociale du langage

Le langage est le principal moyen de communication des idées et des émotions entre les individus. Ainsi, c'est un outil d'élaboration et d'expression de la pensée chez l'individu. Aussi, la psychologie sociale définit le langage par ses fonctions, plutôt que par son caractère formel. La psycholinguistique (ou psychologie du langage) étudie les comportements langagiers et les mécanismes psychologiques qui régissent l'utilisation et l'acquisition du langage.
L'étude des conduites langagières suit les grands courants de pensée en psychologie et en linguistique. À l'époque où le béhaviorisme dominait la pensée psychologique, le comportement et le développement langagiers étaient perçus comme le résultat d'une formation d'habitudes, entraînée par des comportements d'imitation. Mais l'essor de la grammaire générative a modifié cette approche. En effet, elle conceptualise le comportement langagier comme étant géré par un système de règles, générées par un dispositif interne à caractère inné.
Aujourd'hui, l'étude du langage fait partie tant des sciences cognitives que de la psychologie sociale. Le langage est conçu comme une structure complexe interne qui fait partie de la cognition sociale. Le comportement langagier est géré par des processus cognitifs et motivationnels, résultant de l'intériorisation d'interactions antérieures entre l'individu et son entourage social. Il transmet le sens contenu dans la forme verbale, mais aussi l'information concernant la catégorisation sociale, l'identité sociale et l'attitude des interlocuteurs.


Les fonctions sociales dans l'acquisition du langage

Le langage se développe en premier lieu pour remplir un certain nombre de fonctions. Selon Lev Vygotski, le langage est d'abord acquis dans sa fonction sociale. Il est ensuite intériorisé comme outil de régulation du comportement et comme outil de pensée.
Aussi, la première source du développement langagier provient de l'entourage social. Par le truchement de ses réseaux sociaux, l'enfant est entouré d'un modèle langagier et des valeurs associées à celui-ci. En apprenant le maniement de l'outil langagier dans ses fonctions sociales, régulatrices et idéationnelles, l'enfant intériorise ces valeurs dans sa maturation identitaire. Cette valorisation crée alors une motivation à apprendre et à utiliser la langue. Ainsi, elle mène d'abord au développement d'une compétence communicative et ensuite d'une compétence conceptuelle; En effet, l'enfant apprend à manier la langue en tant qu'outil cognitif, dès qu'il a acquis un minimum d'habiletés linguistiques.


La production et la réception

Le traitement verbal se fait à plusieurs niveaux. Ainsi, dans la production, on distingue:

  • L'intention linguistique: il s'agit de l'intention de transmettre un message dans sa forme verbale.
  • La planification de l'énoncé: il s'agit de la structuration du discours et les sélections lexicale, syntaxique et morphologique.
  • L'exécution de l'énoncé.

En revanche, dans la réception du langage, on distingue:

  • La perception: elle est auditive dans le mode oral. Elle consiste à identifier les indices distinctifs.
  • La compréhension: elle permet d'abstraire le sens.

Ces processus de traitement sont encadrés par d'autres processus de nature cognitive et psychosociologiques.


Le langage et la pensée

Entre les deux écoles de pensée, l'une voulant que le langage ne joue qu'un rôle causal minime dans le développement de la pensée, l'autre affirmant qu'il crée la structure intellectuelle en façonnant la représentation mentale du monde, on retrouve une position intermédiaire. Celle-ci consiste à penser que le langage, est d'abord développé comme outil de communication sociale, et est ensuite intériorisé. Aussi, il influence les structures mentales étant donné qu'il est à l'origine d'un système symbolique abstrait qui permet l'organisation de la pensée.
Le langage ne se développe pas indépendamment d'autres formes de connaissance. C'est un système symbolique logique qui peut modeler d'autres aspects de la connaissance. Ses propres structures sont aussi analysées. Cette conscience métalinguistique est gérée par deux dimensions indépendantes:

  • L'analyse des représentations symboliques.
  • Le contrôle du processus linguistique.

Aussi, cette conscience métalinguistique joue un rôle primordial dans le développement des activités reliées à la littérature. Elle se développe chez l'enfant bilingue et semble à l'origine de l'avantage cognitif de celui-ci.


Les aspects psychosociologiques du langage

Le langage joue un rôle important dans l'élaboration de l'identité culturelle. En effet, par le biais de la catégorisation sociale, un locuteur se construit un univers social. Ainsi, il reconnaît ceux avec qui il partage certaines caractéristiques, y compris le langage. Au moyen de la comparaison sociale, il s'identifie avec un nombre de traits communs, parmi lesquels la langue joue un rôle important.Aussi, lorsque la langue est un trait saillant du groupe, elle est utilisée dans la catégorisation socioculturelle et peut définir l'identité du groupe.
Par ailleurs, une des propriétés de l'interaction verbale est l'adaptation de la parole du locuteur à son interlocuteur. Cette adaptation résulte de quatre processus psychosociologiques:

  • L'attraction par similarité: le locuteur augmente son attraction sociale en atténuant les différences linguistiques.
  • L'échange social: il implique une évaluation des coûts et des gains liés au comportement langagier.
  • L'attribution sociale: on attribue des motifs et des intentions à l'interlocuteur.
  • La différenciation intergroupe: elle amène le locuteur à utiliser des marqueurs linguistiques pour affirmer son identité.

Aussi, il y a adaptation convergente lorsque le locuteur atténue les différences linguistiques pour augmenter l'attraction sociale, ou lorsque le gain de l'échange est supérieur au coût, ou encore lorsqu'il perçoit des intentions positives chez l'interlocuteur. En revanche, il y a adaptation divergente lorsque la langue du locuteur s'écarte de celle de son vis-à-vis, lorsque le coût social est supérieur au gain, lorsque les intentions sont perçues comme malveillantes ou encore lorsque le locuteur veut se différencier et affirmer son appartenance ethnolinguistique.
Ainsi, en psychologie sociale, le langage est perçu comme une représentation sociale complexe utilisant un système conventionnel pour la communication et l'élaboration de la pensée.


L'acquisition du langage

Les enfants apprennent leur langue maternelle au même âge, à la même vitesse et progressent selon des étapes analogues. Les recueils de productions spontanées révèlent une régularité du développement pour une même langue et dans une variété de langues:

  • Vers 12 ou 13 mois: l'enfant produit ses premières formes reconnues comme des mots par les adultes de l'entourage.
  • Vers 18 mois: les premières combinaisons de deux mots apparaissent.
  • A 3 ans: des éléments fonctionnels (les pronoms, les articles, les prépositions, etc...) et des flexions (les marques de temps, de personne, de nombre, etc...) viennent cimenter les composants lexicaux de l'énoncé ou les énoncés entre eux.

La rapidité et l'homogénéité de l'acquisition ont été d'abord expliquées par l'influence de contraintes génétiques ou sociales. Aujourd'hui, on admet qu'elles sont le fruit d'une interaction complexe de différents facteurs:

  • Les activités de réception et d'émission des signaux vocaux reposant sur une organisation cérébrale propre à l'espèce.
  • Les capacités de structuration de l'information symbolique.
  • La présence de personnes environnantes qui fournissent des stimulations linguistiques et, par le biais d'interactions sociales, un modèle culturel d'utilisation de la langue.

Les troubles du langage

Il s'agit de l'ensemble des dysfonctionnements du comportement linguistique. Certains troubles du langage sont d'origine organique, comme l'aphasie, et d'autres apparaissent au cours de nombreuses maladies mentales. Parmi ces derniers, on distingue:

  • Les troubles du langage oral: il peuvent revêtir l'aspect de troubles de l'activité de communication (logorrhée, verbigération, mutisme), de troubles de la réalisation du langage (bégaiement, barrages, bradyphémie, tachyphémie) et de troubles sémantiques (par exemple, la schizophasie).

  • Les troubles du langage écrit: ils sont souvent parallèles à ceux du langage oral. Ils peuvent atteindre les aspects graphique et sémantique ainsi que la rapidité de l'écriture.

  • Les troubles du langage intérieur: ils apparaissent dans le syndrome d'automatisme mental sous forme de répétition de la pensée, d'imposition et de commentaire des actes. Ils se traduisent au niveau du comportement du malade par des attitudes d'écoute des voix, ou de conversation avec elles, des mouvements des lèvres, des monologues et des mimiques expressives.

Chez l'enfant, la notion de trouble du langage recouvre celle de troubles de l'articulation, de retards de parole et de retards de langage. En outre, les troubles de l'apprentissage du langage écrit (dyslexie, dysorthographie) ainsi que le bégaiement sont fréquents chez l'enfant.


Le langage formel

Il s'agit d'un ensemble de conventions formelles qui reposent à la fois sur l'existence d'un nombre limité de symboles, sur des règles de syntaxe qui fixent les conditions de combinaison de ces symboles, et en dernier lieu sur une sémantique qui détermine la signification des formules ainsi établies. Parmi les langages formels, on peut distinguer:
Le langage de programmation: il permet de donner des instructions à un ordinateur pour qu'il exécute des opérations appartenant à son répertoire, et de combiner ces instructions sous forme de programme.
Le langage de description: il est utilisé, à partir d'un ensemble de symboles renvoyant à des concepts, pour décrire des entités diverses.
Le langage de représentation: il est utilisé, à partir d'un ensemble de symboles renvoyant à des concepts et à des structures cognitives de diverses sortes, pour représenter formellement des entités diverses appartenant à un univers de référence (par exemple, l'univers physique).
Le langage orienté objet: il s'agir d'un langage de programmation qui repose sur l'utilisation d'objets, c'est-à-dire d'entités formelles moyennement complexes comportant des possibilités de description et des types d'opérations qui leur sont attachées.


Le langage de la pensée

Il s'agit d'une théorie philosophique selon laquelle la pensée repose sur l'existence de croyances et de désirs dont le contenu est formé de propositions, c'est-à-dire de structures semblables à celles du langage. Cette théorie est principalement défendue par Jerry Fodor, dans le cadre de la psychologie philosophique. Elle est apparentée aux conceptions déclaratives ou propositionnelles du fonctionnement de la pensée que l'on trouve aussi en psychologie cognitive.

Autres termes psychologiques :

Pensée
Dysphasie
Verbalisme
Vygotski
Naturel

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