La définition de Forme


La forme au plan physiologique

En physiologie, la forme désigne l'apparence d'une stimulation visuelle qui se caractérise par son étendue et sa structure. La forme d'un objet doit être distinguée de l'objet lui-même dont elle ne constitue que l'apparence instantanée.
Dans le contexte des études portant sur les processus de perception des formes, forme tend à désigner l'ensemble des informations de nature structurale, à l'exclusion de celles qui concernent sa signification, son référent-objet.


La structure de base d'un monde dynamique

Totalité perceptive immédiate, produit de la ségrégation figure/fond. Si la forme nous apparaît d'emblée comme une structure indépendante par rapport à d'autres structures, c'est parce que des forces de cohésion unissent entre eux ses différents composants, et entre elles ses différentes parties. Ces forces trouvent leur source dans les caractères physiques de la stimulation et, selon les gestaltistes, elles seraient isomorphes à celles qui régissent l'excitation nerveuse centrale. La forme serait la structure de base à la fois physique et psychique d'un monde dynamique. Si une force exerce une action sur un élément ou une partie d'une forme, de telle sorte qu'elle en altère les relations internes, elle entraîne nécessairement une action antagoniste qui vise à la compenser. Une forme représente donc une composition équilibrée, dans laquelle l'existence et les propriétés du tout déterminent l'existence et les propriétés des parties. Aussi, les caractères physiques qui font la cohésion d'une forme sont nombreux:

  • la contiguïté spatiale,
  • la proximité,
  • la similarité,
  • la symétrie,
  • la linéarité,
  • la régularité,
  • la fermeture.

Ces caractères déterminent ainsi la stabilité de la forme perçue. En outre, des traits de familiarité ou une communauté sémantique peuvent être à l'origine d'une réunion perceptive et de la structuration d'une forme.


Les deux niveaux de stabilité des formes

Les gestaltistes ont distingué deux niveaux de stabilité:

  • Le niveau de stabilité des formes fortes: il s'agit de formes non ambiguës, résistantes aux altérations. En général, ce sont des formes fermées.
  • Le niveau de stabilité des formes faibles: il s'agit de formes plus fragiles, labiles, réversibles. Le plus souvent, ce sont des figures ouvertes, c'est-à-dire dont les frontières sont interrompues ou lacunaires.

Les caractères physiques en jeu influencent le mode de structuration de la forme. Ainsi, une forme peut être structurée par son contour ou par sa surface enclose. Quand un contour présenterait trop de points d'inflexion, entraînant des changements de direction perceptive (par exemple, des changements d'orientation du regard), ce trait agirait à l'encontre de la cohésion et la structuration s'établirait alors par la surface enclose. Cette structuration par la surface enclose serait moins stable qu'une structuration par le contour, qui est un élément de ségrégation.
Toute structuration est par elle-même signifiante et relative à l'organisation d'ensemble d'un champ perceptif. Autrement dit, une forme est toujours une forme dans un champ. Pour Kurt Koffka, la théorie de la forme s'est bornée à « déterminer la constellation physique d'excitants qui correspond à la forme perçue ». En postulant l'isomorphisme, elle a éludé les questions portant sur le traitement des informations perceptives qu'elle avait identifiées. Des structurations stables, donnant lieu à la perception de formes fermées, sont observables alors que ni les conditions d'une ségrégation figure/fond ni celles d'une forme forte ne sont présentes. Le plus souvent, il s'agit de formes à contours virtuels dont l'agencement donne lieu à la perception de différences illusoires. De telles perceptions remettent en question la détermination physique de la forme comme structure équilibrée, et en particulier celle des bonnes formes, c'est-à-dire des formes fortes dont l'équilibre s'imposerait d'emblée de manière définitive.

Autres termes psychologiques :

Structuration perceptive
Prégnance
Stabilité
Grégarisme
Papillotement

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