La définition de Fixation

La fixation désigne une liaison privilégiée de la libido à l'endroit d'objets, d'images, ou de types de satisfaction libidinale attachés aux stades prégénitaux.


La fixation en psychanalyse

Dans une conception génétique et dynamique de l'évolution de la libido, la notion de fixation permet de reconnaître dans quelles conditions un adulte peut persister dans la recherche de satisfactions liées à un objet disparu (par exemple, la fixation au stade anal dans la névrose obsessionnelle). Plus généralement, on parle d'une fixation de certaines représentations (représentants-représentation ou encore signifiants) liées au dynamisme pulsionnel, pour en désigner le mode d'inscription dans l'inconscient.


L'amnésie de fixation

Il s'agit d'une forme d'amnésie caractérisée par l'impossibilité de mémoriser de nouveaux souvenirs. Elle est également appelée amnésie antérograde. Elle apparaît dans les états confusionnels, et plus spécialement dans la psychose de Korsakov


La fixation oculaire

Il s'agit d'un arrêt momentané du regard sur un point ou un objet de l'environnement. La fixation est l'un des mécanismes oculomoteurs qui régissent la vision. Elle est définie par sa durée et sa localisation.
Plus précisément, la fixation consiste en un positionnement de l’œil ou des deux yeux au centre de l'orbite, de façon que l'image du point ou de l'objet regardé se projette dans la région centrale de la rétine, sur la fovéa. La fovéa, grâce à la très grande densité des récepteurs qui la composent, est la zone optimale du champ de perception et c'est par la fixation que s'effectue la vision centrale des objets du monde extérieur. Cette vision a pour fonction la saisie des détails et l'analyse des formes. Quand l'organisme est alerté par une stimulation visuelle périphérique, il y répond par une réaction d'orientation. Il s'agit d'une réaction complexe qui comprend une rotation coordonnée de la tête et des globes oculaires vers la source de stimulation. La stimulation périphérique permet de localiser le stimulus. La phase finale du mouvement d'orientation, qui amène le stimulus sur la fovéa à des fins d'analyse, stabilise l’œil dans une fixation. La fixation opère toujours une sélection dans le flux optique. Elle constitue le critère principal de l'attention perceptive.
L’œil qui fixe un point dans l'espace ne demeure pas totalement immobile. En effet, il est animé des micromouvements qui, à chaque instant, corrigent les petites déviations réflexes et, par compensation, assurent la stabilité de l'image rétinienne. Quand l’œil est maintenu inerte artificiellement, l'image est stabilisée passivement et la perception s'en trouve altérée. La fixation est donc un processus actif. Elle joue un rôle important dans les activités de poursuite, qu'il s'agisse, pour un observateur immobile, de suivre le déplacement d'un objet, ou qu'il s'agisse de compenser un déplacement propre par rapport à un objet fixe.


L'étude développementale de la fixation oculaire

La capacité d'effectuer des fixations s'organise et augmente au cours du développement. Chez les primates, à la naissance, le système visuel est encore dans son ensemble immature. Chez le nouveau-né humain, la densité des cônes dans la fovéa est quatre fois moindre que chez l'adulte. Par conséquent le pouvoir résolutif rétinien s'avère faible et l'acuité visuelle très réduite. Les mouvements oculaires apparaissent rigides et mal contrôlés. Enfin, la coordination des mouvements de l'œil et de la tête n'est qu'imparfaitement établie. Tous ces signes d'immaturité ont fait penser que le nouveau-né est incapable de produire et de maintenir une fixation, bien qu'il réagisse, dès les premières heures de vie, à des stimulations périphériques. Ainsi, il pourrait se montrer alerte, mais non attentif.
Cependant, plusieurs recherches contestent cette opinion. D'une part, des expériences d'habituation visuelle montrent que des nouveau-nés, à terme ou même prématurés, peuvent maintenir leur regard sur une cible durant plusieurs secondes. D'autre part, si leur poursuite se présente comme une suite de sauts, ces sauts alternent, dans une partie du champ visuel, avec des stations. Simplement, ces stations sont à la fois moins longues et moins fréquentes que plus tard dans l'enfance et chez l'adulte. Toutefois, il n'est pas certain que la station du regard représente alors un réel pointage fovéal. En effet, il s'agirait plutôt d'une vision périfovéale.
Par ailleurs, le progrès de la fixation, au cours du temps, peut être évalué, soit par des enregistrements électrophysiologiques des mouvements oculaires, soit par des mesures d'acuité.


La durée de la fixation et la méthode d'étude

De façon générale, on constate que la durée d'une fixation varie avec la richesse du champ visuel, les capacités de l'observateur, son âge, le degré de familiarité et de complexité de la tâche. Ainsi la durée d'une pause au cours de la lecture se situe de façon très constante dès l'âge de 11 ans autour de 250 millisecondes (ms), mais augmente quand le texte devient très difficile. Sur du matériel imagé, la fixation est plus longue, environ 350 ms. Un observateur de radar non entraîné prend 370 ms par fixation, mais très entraîné, il ne lui faut plus que 250 ms. La durée d'une fixation sur un dessin nouveau, simple, passe de 833 ms à 3 ans à 417 ms à 4 ans, 250 ms à 6 ans. La durée d'une fixation est un moyen d'évaluer le temps pris pour traiter l'information contenue dans la zone fixée.
Lors d'un déplacement du regard, tous les points du champ visuel n'ont pas la même probabilité d'être fixés. Certains d'entre eux ont une plus grande valeur d'appel du regard que d'autres. Il s'agit des points les plus proches d'un point de fixation initial, de ceux qui sont situés dans la partie supérieure du champ, des zones à fort contraste de brillance, d'une frontière, des points d'inflexion du contour particulièrement riches en information.
Par ailleurs, on peut distinguer deux types de point de fixation:

  • Le point de fixation initial: il s'agit d'un point matérialisé par une petite croix, une lumière clignotante, etc..., sur lequel l'observateur est prié de fixer son regard avant la présentation d'un stimulus. Il sert de référence dans la mesure de la latence d'une fixation, la direction d'un mouvement oculaire, l'origine d'une exploration.

  • Le temps de fixation relatif: il s'agit d'une méthode d'étude de la différenciation perceptive et de la préférence visuelle chez le nouveau-né et le nourrisson. Deux cibles visuelles (dessins, photos, objets) sont présentées, soit simultanément (présentation par paires), soit successivement, pendant un temps déterminé, généralement inférieur à une minute. Dans le cas de présentation simultanée, chaque paire est présentée deux fois, de sorte que chaque cible se trouve une fois à gauche et une fois à droite de l'autre. On s'assure ainsi que la réponse du nourrisson dépend des propriétés intrinsèques de la cible et non de la position, droite ou gauche, qu'elle occupe. Les durées de fixation de chaque cible sont enregistrées et comparées. Si elles diffèrent statistiquement, on peut conclure que la cible fixée le plus longuement a un pouvoir d'attirance et de maintien du regard plus élevé que l'autre, qu'elle est préférée et qu'il y a différenciation.

Autres termes psychologiques :

Scène primitive
Oculoverbal
Centration
Poursuite
Saccade oculaire

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