La définition de Équilibration


L'équilibration d'un point de vue développemental

Il s'agit d'un concept clé de la théorie de Jean Piaget. Celui-ci le définit comme « un processus conduisant de certains états d'équilibre approché à d'autres, qualitativement différents, en passant par de multiples déséquilibres et rééquilibrations ». En effet, les structures cognitives ne sont jamais en état d'équilibre total et permanent et ne connaissent qu'un équilibre approché pouvant être perturbé par un événement que la structure ne peut assimiler. Par conséquent, l'équilibration est le processus par lequel cette structure déséquilibrée retrouve un équilibre.
Par ailleurs, on peut distinguer trois formes d'équilibration:

  • L'équilibration résultant de l'interaction directe entre l'individu et les objets, c'est-à-dire l'équilibration entre l'assimilation de ces objets à des schèmes et l'accommodation de ces schèmes aux objets.
  • L'équilibration entre les sous-systèmes qui constituent la structure d'ensemble. Ces sous-systèmes se construisent à des vitesses différentes.
  • L'équilibration entre les sous-systèmes et la totalité qui les englobe. Cette dernière forme introduit une hiérarchie verticale et renvoie au problème de la coordination des différenciations et intégrations.

Les structures cognitives sont déséquilibrées par des perturbations qui font obstacle à l'assimilation et conduisent donc à des erreurs ou à des échecs de l'action. Le rééquilibrage se fait par des régulations et compensations. La régulation est la reprise d'une action sous une forme modifiée en fonction de ses résultats antérieurs.
Les régulations aboutissent souvent à des compensations. Il s'agit là soit d'actions de sens contraire à l'effet observé et qui tendent donc à annuler celui-ci (compensation par inversion), soit d'une différenciation du schème perturbé pour l'accommoder à l'élément perturbateur (compensation par réciprocité). Ces compensations restaurent l'équilibre perturbé mais rarement par un retour pur et simple à l'état antérieur. Le plus souvent, l'équilibration aboutit à un palier d'équilibre meilleur que le précédent. Piaget parle alors d'équilibration majorante. Ainsi, l'équilibration s'exerce quand des contradictions et des conflits cognitifs surgissent et déstabilisent une structure, d'où l'importance accordée par Piaget à ces conflits et contradictions comme source du progrès cognitif.


L'équilibration d'un point de vue psychophysiologique

Il s'agit d'une fonction visant à maintenir l'animal dans une posture de référence érigée. Cela nécessite donc la stabilisation de la projection du centre de gravité à l'intérieur de la surface délimitée par les points d'appui au sol. Aussi, cette fonction est assurée par un ensemble de réflexes réorganisant automatiquement la position de référence en utilisant les messages proprioceptifs d'origine musculaire et les messages labyrinthiques et visuels.
Chez l'être humain, le maintien de la station debout est normalement assuré par l'oscillation permanente du corps autour de la verticale. Lorsque ces régulations sont mises en défaut, des réactions de redressement interviennent. Celles-ci peuvent impliquer un ou plusieurs membres ou même le corps entier, selon l'intensité de la perturbation.

Autres termes psychologiques :

Dysbasie
Opératoire
Équilibre des structures
Constructivisme
Astasie-abasie

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