La définition de Dysmorphophobie

La dysmorphophobie désigne une réoccupation exagérée, voire une crainte obsédante, d'être difforme ou d'avoir un aspect disgracieux de la totalité ou d'une partie de son corps.


Les caractéristiques de la dysmorphophobie

La dysmorphophobie a été décrite pour la première fois sous ce nom par Enrico Morselli en 1886. Il ne s'agit pas d'une simple phobie, mais plutôt une croyance quasi délirante. L'individu qui en souffre est persuadé d'être laid, d'avoir un corps anormal, malformé. Cette disgrâce, même si elle a parfois un certain fondement réel, n'est pas appréciée objectivement. Elle est vécue comme un obstacle infranchissable à une existence normale et à des relations socio-affectives satisfaisantes avec l'entourage.


Les causes et l'évolution du trouble

Elle peut apparaître comme un trouble isolé au début de l'adolescence, lorsque le jeune adolescent subit difficilement les mutations corporelles de la période pubertaire. La transformation mammaire chez la fille, l'apparition des caractères sexuels secondaires dans les deux sexes, une croissance morphologique retardée ou au contraire trop rapide, une légère obésité ou à l'inverse une certaine maigreur peuvent être le substrat objectif d'une inquiétude que risquent d'aggraver les critiques du milieu imposant ses canons esthétiques corporels. Il suffit parfois que l'adolescent soit timide, introverti, hypersensible, pour déclencher cette préoccupation morbide pouvant évoluer sur un mode seulement dépressif.
Mais, dans certains cas, le trouble s'aggrave et peut devenir le premier symptôme d'une évolution schizophrénique qu'il faut savoir reconnaître, d'autant plus que la dysmorphophobie peut rester longtemps le seul symptôme du processus dissociatif.


La dysmorphesthésie

Jean-Marc Alby et Maurice Ferreri ont regroupé les troubles de l'image de soi sous la notion de dysmorphestésie, qui désigne une dimension affective, sensible pour apprécier la beauté. Ce terme est plus approprié que celui de dysmorphophobie, lequel regroupe également la pathologie organique touchant à la morphologie de l'individu.
La dysmorphesthésie serait donc une préoccupation morbide centrée sur l'apparence corporelle. L'individu, selon le degré d'adhérence à la difformité qu'il allègue, exprime sa disgrâce avec doute, crainte, idées obsédantes, idée fixe, conviction inébranlable. Aussi, cette obsession de la difformité, qui touche le plus souvent la face, expliquerait le degré de gêne sociale, l'évitement relationnel, voire l'isolement, liés au jugement défavorable supposé d'autrui. Ainsi, le champ des intérêts se focalise sur l'obtention pressante d'une intervention chirurgicale. Celle-ci est parfois réalisée par un chirurgien esthétique complaisant, mais, comme on peut s'en douter, elle n'apporte pas la moindre amélioration sur le plan mental.

Autres termes psychologiques :

Raptus
Dystonie
Compulsion
Hébétude
Consigne

Utilisation des cookies

carnets2psycho souhaite utiliser des cookies.

Vous pourrez à tout moment modifier votre choix en cliquant sur Gestion des cookies en bas de chaque page.