La définition de Distance

La distance désigne une grandeur qui vise à exprimer métaphoriquement le degré de dissemblance entre deux stimulus ou deux entités cognitives.


La dissemblance entre stimulus

La ressemblance (ou similitude), entre stimulus joue un rôle majeur comme déterminant d'un grand nombre de processus psychologiques (les apprentissages discriminatifs, la reconnaissance, le transfert, l'analogie, etc...). Pour certaines catégories de stimulus, pour lesquels des mesures physiques sont bien définies, il a été montré que ces mesures peuvent être mises en relation avec des comportements ou des jugements. Par exemple, la hauteur tonale, définie à partir de la fréquence vibratoire, permet de bien caractériser la similitude ou la distance entre des sons purs (supposés d'intensité constante). Ainsi, on peut utiliser ce type de distance interstimulus pour aboutir à la relation suivante: « Plus la distance est grande entre un stimulus nouveau et le stimulus original, plus la réponse conditionnelle est faible. »
Il en va différemment pour des stimulus pour lesquels n'existe a priori aucune mesure physique convenable des similitudes (comme pour des formes d'objets), ou pour des entités pour lesquelles l'idée de mesure est difficilement concevable (comme pour des significations de mots). Par exemple, si l'on désire déterminer un gradient de généralisation avec des mots comme stimulus, on pourra définir une distance interstimulus de nature phonétique (ou grapho-phonique) entre des mots nouveaux et un mot originel en regardant combien il existe dans les premiers de sons (ou de phonèmes, ou de lettres) qu'ils possèdent en commun avec le dernier.
En règle générale, moins il y a de parties communes entre deux stimulus et plus la distance entre eux est grande. Cette règle peut s'appliquer à tous les stimulus décomposables en parties et elle fonctionne assez convenablement pour définir une distance.


Les distances sémantiques

Il est plus difficile d'établir des distances portant sur des significations de mots. On les appelle distances sémantiques. Diverses techniques ont été utilisées à cet égard:

  • Établir une structure hypothétique d'un domaine: par exemple une arborescence (par exemple, les catégories zoologiques). On considérera alors que le nombre de pas à franchir dans l'arborescence pour aller d'un mot à l'autre fournit une estimation de leur distance sémantique. Ainsi, la distance entre basset et animal est plus grande que celle entre basset et mammifère, et plus encore qu'entre basset et chien. Cette technique peut être diversement raffinée.

  • Employer des techniques directes fondées sur des jugements: si on demande à un groupe d'individus de donner une estimation numérique subjective de la distance sémantique qu'ils attribuent à un couple de mots (par exemple, en énonçant un nombre de 1 à 7) et que l'on procède ainsi pour tous les couples de mots que l'on a choisis, on pourra alors calculer facilement une distance sémantique fondée sur les moyennes interindividuelles.

  • Employer des techniques directes fondées sur des classements: on demande à des individus de classer un ensemble de mots selon leur signification, en mettant ensemble ceux qui leur paraissent aller ensemble, c'est-à-dire ce qui leur semble être sémantiquement proches. Cela peut se faire matériellement au moyen de cartons, dont chacun porte un mot, et que l'on groupe en petits tas. À partir de là, un calcul statistique permet de dériver des distances sémantiques.

  • Employer des techniques indirectes: par exemple, la force d'association entre deux mots, obtenue par des épreuves d'association libre (c'est-à-dire le nombre de fois où, dans un échantillon d'individu, le mot B est donné en réponse au mot A), peut être prise comme un indice de leur distance sémantique. L'inconvénient de cette technique est qu'il n'y a pas souvent coïncidence entre les deux forces associatives de sens opposé. On prend alors parfois la moyenne des deux.

  • Utiliser le différenciateur sémantique de Charles Osgood: ce différenciateur permet de calculer, au moyen d'une formule simple, une distance sémantique.

Toutes ces estimations sont naturellement très approximatives et d'une fidélité qui n'est pas garantie. Toutefois, l'observation montre qu'elles fournissent des résultats qui sont corrélés entre eux, ce qui montre qu'ils ne sont pas arbitraires. Par ailleurs, l'expérimentation montre aussi que des distances sémantiques estimées par une ou plusieurs de ces techniques constituent une variable valide.


Le différenciateur sémantique en statistiques

Il s'agit d'un espace qui sépare deux points représentant deux observations pratiquées sur une ou plusieurs dimensions. Lorsque n caractères indépendants ont été mesurés sur un individu, on peut représenter ces caractères par n axes mutuellement orthogonaux. En prenant comme coordonnées les mesures (en général normalisées) de l'individu, on peut alors représenter cet individu par un point dans l'espace défini par les n axes. On peut calculer la distance de ce point à un autre, représentant un autre individu, ou représentant la moyenne des caractères pour certains groupes d'individus, en utilisant la forme généralisée du théorème de Pythagore. Ainsi, les individus peuvent être classés en différents groupes relativement proches. Ou encore, un individu peut être considéré comme plus proche de la moyenne d'un groupe que de la moyenne d'un autre groupe.
Par ailleurs, lorsque les caractères mesurés ne sont pas indépendants, on utilise une méthode de calcul de la distance faisant intervenir les covariances entre ces caractères. Il s'agit de la distance généralisée de Mahalanobis. La quantité x² peut aussi, en un autre sens, être interprétée comme la mesure d'une distance.

Autres termes psychologiques :

Korte
Kappa
Neutre
Égalisation d'intervalles
Dioptrie

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